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Planeur bis repetita

Homestead un dimanche après-midi

On ne change pas une équipe qui gagne. La semaine dernière j’avais débuté une carrière de pilote de planeur, je me sentais l’urgent besoin de vérifier que je n’avais pas rêvé cette initiation au vol à voile.Je suis retourné sur le terrain où les hangars ont la forme d’un cigare. Une idée à creuser pour les clubs qui ont des problèmes d’hébergement.

Steve, l’instructeur de l’école des Miami Gliders, me présente Bertrand, un CdB français sur 777 qui sévit chez A.A. (American Airlines) et adore les planeurs. Bertrand, strasbourgeois par ses parents, vit à Miami, il pose ses valises aéronautiques à Vinon pour le vol à voile. J’espère qu’il reprendra contact lors d’un prochain passage en région.Pour ce deuxième vol, Steve reprend sa place derrière moi et se charge du décollage, moi des photos. Au fait comment dit-on Pompes, Ascendances en US english. Fastoche Lift, comme Ascenseur. Steve me prévient que les Lifts sont faibles. J’opte néanmoins pour un lâcher à 2000 pieds, le minimum.Devant nous un front de Cummulus, je n’y connais pas grand chose, mais la pompe, j’y crois d’autant plus qu’en dessous les Aigles tournent gentiment sans battre des ailes.

1200 ft, le tracteur fait son boulot, pas de turbulences, je ne serre pas encore les fesses.Au fond le terrain, je ne le quitterai pas des yeux. Sous les nuages, sacré Lift, du 200ft/m, lâché à 2000, je me suis retrouvé à 3000 comme par miracle. Sans ma légendaire et immense modestie, je me prendrais pour une référence omnisciente en matière d’aérologie. En fait fastoche, si tu ne grimpes pas dans ces conditions, c’est que tu pilotes un tunnelier, pas un planeur.

Cela dit, ça pompe tellement que je me suis fait aspirer par le nuage, perdu le visuel avec le sol. Terrifiant. Steve reprend temporairement les commandes, mise à plat, sortie des spoilers, ces volets qui transforment un planeur en fer à repasser. En moins de dix secondes, le sol est à nouveau visible, je reprends les commandes et entre dans le circuit pour un poser. Remontée de la piste, branche de vent traversier, vent arrière, étape de base, finale courte, les aficionados comprendront. Je rends le manche pour le poser. 30 minutes de pur bonheur.Finalement, poser un planeur, c’est comme avec mon avionette sans permis avec une petite différence : pas de remise de gaz possible.

Une fois au sol je téléphone à Barbara qui passe ses vacances à Miami, une grosse envie de partager une Pizza. Raté, elle est de retour à Orange. Et bien tant pis, je me ferais une soirée télé.

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