Un problème liberticide

Freedom of Speech

Lors de la Révolution française, pendant la Terreur, Saint Just affirmait :
– Pas de Liberté pour les ennemis de la Liberté !

Cette affirmation ne peut avoir de sens que dans le camp des vainqueurs, celui-ci détient la vérité du moment présent. Par la possession du pouvoir, la vérité promue par ce groupe a force de la loi et pour faire valoir son point de vue il est en droit d’utiliser la violence d’Etat. Or dans nos pays libres et démocratiques, Internet doit son succès à sa neutralité, c’est-à-dire l’absence d’interférence des pouvoirs, politiques ou financiers. Sa neutralité permet à chacun de s’exprimer et disposer d’une visibilité égale pour tous. En quelque sorte cette neutralité est l’équivalent politique de « One man, one vote ».

La liberté de parole, le droit de manifester, de s’opposer sans crainte au pouvoir en place, ces droits sont les fondements de notre démocratie.
Mais que vient faire Internet dans cette histoire ?

Internet permet à chacun de s’exprimer, cela est une avancée démocratique. Cette avancée pose néanmoins quelques problèmes, par exemple dans un forum, la voix de l’expert pèse le même poids que celle de chacun des intervenants. L’article suivant, publié dans le Washington Post, souligne que la démocratie impose des entorses au principe de la libre expression. Quelle liberté d’expression, de propagande, de financement doit-on offrir aux ennemis de notre société ?

Jusqu’à une époque récente, FaceBook, Tweeter, Google, PayPal, refusaient de réguler contenus et flux au motif qu’ils se considéraient comme de simples tuyaux et que, par conséquent, ils n’étaient pas responsables des contenus ou de l’utilisation qui est faite de leurs services. Une application du principe de neutralité, un gage de démocratie.

Or les groupes organisés ont montré une capacité à s’approprier les outils de gestion des flux. La crise provoquée par les manifestations de la mi-août 2017 à Charlottesville, crise amplifiée par l’incapacité de la présidence des US à offrir une lecture objective des événements, cette crise a conduit les sociétés citées plus haut à censurer les « Hate Groups », les groupes de la haine. Une telle censure est-elle une atteinte au principe de la liberté d’expression ?

Cette censure, à mon avis parfaitement légitime, va à l’encontre du premier amendement, celui qui garantit la liberté d’expression. Un véritable problème est posé, à savoir comment et pourquoi dans une société libre, des opinions liberticides peuvent se développer.

  • Devons-nous accepter que les ennemis de la liberté puissent se servir de la liberté offerte à chacun pour nous en priver tous.
  • Souvenons-nous qu’en janvier 1933, des élections libres ont ouvert la voie à la mise en place d’une dictature criminelle.
  • Benjamin Franklin affirmait : « People willing to trade their freedom for temporary security deserve neither and will lose both. If we restrict liberty to attain security we will lose them both.« 

Situation détestable.

PS : Article rédigé le 16 août 2017, 48 heures avant l’attentat à la voiture bélier à Barcelone. Des similarités entre les extrémistes de droite et les djihadistes (??).
Par ses folles prises de position, Trump n’est-il pas un allié objectif des fous, Daesh, Kim Jong Un, KKK, Nazis, White Supremacists, en élevant l’exclusion en mode de gouvernement.

 

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