Archives mensuelles : novembre 2023

Un Dimanche à NYC

12 Novembre 2023

Résider 5 semaines à Philadelphie et ne pas profiter d’un dimanche pour flâner à NY relève de la bêtise. Donc pour éviter le qualificatif, en ce week-end suivant le marathon, avec MaryAnn, nous sommes partis pour Manhattan et le MoMa. Départ vers 8:30, 200 km à couvrir, trafic fluide, le rêve. Si en semaine parquer une auto à Manhattan relève du cauchemar financier, non seulement le dimanche, on trouve des places pour se garer et cerise sur la Pizza, c’est gratuit.

Living 5 weeks in Philadelphia and not taking advantage of a Sunday to stroll in NY is nonsense. So to avoid the qualifier, this weekend after the marathon that took place the previous week, with MaryAnn, we left for Manhattan and MoMa. Departure around 8:30, +/- 120 miles to cover, smooth traffic, the dream. If on weekdays parking a car in Manhattan is a financial nightmare, not only on Sundays, there are parking spaces and Cherry on the Pizza, Cake or Pie, it’s free.

Aucun doute nous somme à NYC / No doubt we are in NYC

Donc le but initial de la visite et le Musée d’Art Moderne de NY, pour faire simple, le MoMa. Cette visite est mon quatrième pèlerinage dans ces lieux. Certes les collections de tableaux sont superbes même si cette fois je n’ai pu trouver Gernica. En fait ce qui m’attirait dans ce Musée, c’était la mise en valeur de l’esthétique industrielle, des mobiliers inventifs tels ceux de Le Corbusier ou Raymond Loewy. Et bien pour cette visite, en ce qui concerne le Design Industriel, nada, zilch, nichts, rien ou presque. Désolation. Vrai Picasso, Miro, Monet, Matisse et autres géants sont présents, mais le Musée n’offre plus vraiment de fil conducteur, les œuvres sont groupées par collections de donateurs. Mais les séquences sont sans âme, au moins la Fondation Barnes à Philadelphie, par sa densité et son déploiement, offre au visiteur une narration qui se perd au MoMa.

Déception.

So the initial purpose of the visit and the Museum of Modern Art of NY, to put it simply, the MoMa. This visit is my fourth pilgrimage to these places. Certainly the collections of paintings are superb even if this time I could not find Gernica. In fact what attracted me to this Museum was the enhancement of industrial aesthetics, inventive furniture such as those of Le Corbusier or Raymond Loewy. Well for this visit, regarding Industrial Design, nada, zilch, nichts, nothing or almost. Desolation. True Picasso, Miro, Monet, Matisse and other giants are present, but the Museum no longer really offers a common thread, the works are grouped by collections of donors. But the sequences are soulless, at least the Barnes Foundation in Philadelphia, by its density and its deployment, offers the visitor a narration that gets lost at MoMa.

Disappointment.

L’unique œuvre de Design Industriel, le superbe Hélicoptère Bell.

En sortant du MoMa, je reste sur ma faim.

The only work of Industrial Design, the superb Bell Helicopter.

When I get out of MoMa, I leave totally unsatisfied.

Après l'effort le réconfort / After MoMa needed pause
La Jérusalem du Pastrami / The Yerushalaim of NYC Pastrami

Pour nous réconforter, avec MaryAnn, nous nous sommes rendus chez Katz pour une petite collation.

Comme d’habitude, si l’établissement affiche une occupation à faire pâlir un patron de bistro parisien, la taille des portions donnera une crise d’apoplexie au Thénardier.

To comfort us, with MaryAnn, we went to Katz for a small snack.

As usual, if the establishment displays an occupancy more than desirable to a Parisian bistro owner, the size of the portions will give a stroke to the accountant and the owner of the Bistro.

Non MaryAnn ne sollicite pas une quelconque aide divine pour venir à bout de sa commande. Elle réfléchit comment ingurgiter la première moitié de son sandwich, car elle sait, et moi aussi, que nous demanderons de quoi ramener l’autre moitié à la maison.

No MaryAnn does not seek any divine help to eat and digest her order. She’s thinking about how to swallow the first half of her sandwich. She knows, and so do I, that we’re going to ask what to take the other half home.

Monopoles et Privatisation

9 novembre 2023

Les grands mythes structurent notre approche de la société. Le capitalisme en fait partie. Vers la fin du XXᵉ siècle, cette forme d’organisation de la société aura gagné la Guerre Froide en faisant tomber le Marxisme-Léninisme et la Dictature du Prolétariat.

Vrai, le capitalisme semblait offrir une vision optimiste de progrès pour tous. Accepter cette vision d’éternel progrès sans l’aiguillon d’une alternative crédible, c’était ignorer que seule une concurrence réelle et honnête est l’unique moteur de progrès. Et il est exact que, durant une grande partie du XXᵉ siècle, lorsque le capitalisme se trouvait en compétition avec les fascismes italien et allemand, afin de s’attirer les faveurs des masses, il aura accepté de partager avec elles les gains de productivité de l’économie. Force est de constater qu’alors l’écart des revenus était inversement proportionnel à l’impôt payé par les plus riches. Au début des années 50, le taux marginal de l’impôt des tranches élevées était de 90%, les PDG ne recevaient pas plus de 30 fois le revenu moyen des sociétés qu’ils dirigeaient.

Big myths do structure our approach to society. Capitalism is one of them. Towards the end of the XXth century, this form of organization of society won the Cold War by bringing down Marxism-Leninism and the Dictatorship of the Proletariat.

True, then capitalism seemed to offer an optimistic vision of progress for all. To accept this vision of eternal progress without the sting of a credible alternative was to ignore that only real and honest competition is the only engine of progress. And it is true that for much of the 20th century, when capitalism was in competition with the Italian and German fascisms, in order to attract the favor of the masses, it did agree to share with them the productivity gains of the economy. During this area it is obvious that the income gap was inversely proportional to the tax paid by the richest. In the early 1950s, the marginal tax rate for high tax brackets was 90%, CEOs received no more than 30 times the average income of the companies they ran.

Lorsque les mécanismes de régulation du capitalisme sont abrogés au motif qu’ils ralentissent le progrès, les deux tendances profondes, l’augmentation des profits et le désir d’élimination de la concurrence prennent le dessus.

En Europe nous avons éliminé les monopoles d’état en privatisant leurs domaines d’activité, en introduisant la concurrence. Parmi les succès de la destruction des monopoles, celle des télécom est un évident succès. Comparer coûts et services des fournisseurs de télécom aux US et en Europe ne laisse aucune place au doute, Les consommateurs européens sont gagnants. En revanche, l’introduction de la concurrence dans l’électricité ou les transports pose de vrais problèmes en Europe. Si en Europe c’est parfaitement exact, cela dit les problèmes issus de la tentation de concentration monopolistique pose aux US les mêmes problèmes.

Ici, devant une sous-station de distribution d’électricité, deux salariés manifestent pour que les contrats de travail des nouveaux embauchés soient semblables à ceux des anciens, en particulier pour la couverture santé, retraite… Si cela ne vous rappelle pas les revendications qui ont secoué la France il y a peu, vous êtes à la fois sourds et aveugles.

Il est temps que le capitalisme retrouve ce qui avait fait sa force le siècle dernier, qu’il accepte de partager les gains de productivité, que les élites financières cessent de prétendre que la confiscation de la croissance à leur profit représente le progrès de tous.

When the mechanisms that regulate capitalism, when these regulations are eliminated on the grounds that they slow progress, the two natural tendencies, the increase of profits and the desire to eliminate competition, these tendencies take over.

In Europe, we have eliminated state monopolies by privatizing their fields of activity, regulations introduced competition. Among the successes linked to the destruction of monopolies, the new structure of the telecom market is an obvious success. Comparing costs and services of telecom providers in the US and Europe leaves no room for doubt, European consumers are the real winners. On the other hand, the introduction of competition in electricity or railroad poses real problems in Europe. If in Europe the problems linked to monopoly suppression are real, that said, the problems arising from the temptation of monopolistic concentration poses the US the same problems.

Here, in front of an electricity distribution substation, two employees demonstrate to promote that the employment contracts of new workers are similar to those of issued previously, especially for health coverage, retirement… If this does not remind you of the demands that shook France recently, you are both deaf and blind.

It is time for capitalism to regain the strength displayed during the last century, it is time to agree to share productivity gains, it is time for the financial elites to stop pretending that the confiscation of growth for their sole benefit represents the progress of all.

Les Cimetières racontent l’Histoire

6 Novembre 2023

Si les impôts sculptent les paysages urbains, l’essence bon marché crée une ville étendue, le coût peu élevé du terrain, hors du cœur des villes US, permet d’offrir aux défunts des cimetières paysagers. Lors de mes passages dans le New Jersey, le dimanche, j’accompagne MaryAnn et me recueille sur la tombe de son époux qui fut un de mes très chers amis. 

If taxes sculpt urban landscapes, the cheap gasoline creates an extended city. The low cost of land, outside the heart of US cities, allows offering the deceased, large landscape cemeteries. During my visits to New Jersey, on Sundays, I accompany MaryAnn and gather at the grave of her husband, who was one of my dearest friends. 

Ce cimetière présente deux sections distinctes. Dans la première, parfaitement horizontale, les tombes sont identifiées par une plaque. Souvent les couples y sont enterrés côte à côte.

Dans l’arrière-plan, on trouve un arrangement plus proche de notre tradition avec des stèles de formes plus individualisées.

This cemetery has two distinct sections. In the first, perfectly horizontal, the graves are identified by a plaque. Couples are often buried side by side.

In the background, we find an arrangement closer to our European traditions with head-stones of more individualized forms.

Ici, pas de ségrégation, pas de carré juif et sur ces tombes, pas d’étoile de David, tout juste quelques rituels cailloux.

Here, no segregation, no Jewish square and on these graves, no Star of David, just a few stony rituals.

La tombe de mon ami se trouve tout au fond, sous les arbres. Notez le petit cube, au fond de l’allée. Celui-ci contient les cendres de défunts incinérés. Une forme moderne de traitement du dernier voyage qui devient, aujourd’hui, plus fréquent.

My friend’s grave is in the back under the trees. Notice the little cube at the back of the driveway. It contains the ashes of cremated dead. A modern form of treatment of the last journey that is becoming more common today.

Critique de Netanyahu et Antisémitisme

4 novembre 2023

Aujourd’hui, plus que jamais, il convient de montrer que critiquer le gouvernement d’Israël ne relève pas d’une participation à une propagande antisémite. Sur ce sujet, un groupe d’intellectuels et écrivains juifs viennent de publier une lettre ouverte. Il était important que je traduise et partage cette lettre avec vous.

En cliquant sur le lien, vous pourrez accéder à cette lettre.

Today, more than ever, it must be shown that criticizing the government of Israel is not a participation in anti-Semitic propaganda. On this subject, a group of Jewish intellectuals and writers have just published an open letter. It was important that I translate and share this letter with you.

You can access the site where the letter is published, click on the following link.

NOUS SOMMES DES ÉCRIVAINS, des artistes et des activistes juifs qui souhaitent désavouer le récit répandu selon lequel toute critique d’Israël est intrinsèquement antisémite. Israël et ses défenseurs ont longtemps utilisé cette tactique rhétorique pour protéger Israël de la responsabilité, dignifier l’investissement de plusieurs milliards de dollars des États-Unis dans l’armée israélienne, occulter la réalité mortelle de l’occupation et nier la souveraineté palestinienne. Maintenant, ce bâillon insidieux de la liberté d’expression est utilisé pour justifier le bombardement militaire continu d’Israël sur Gaza et pour faire taire les critiques de la communauté internationale.

Nous condamnons les récentes attaques contre les civils israéliens et palestiniens et pleurons ces pertes de vie atroces. Dans notre douleur, nous sommes horrifiés de voir la lutte contre l’antisémitisme utilisée comme prétexte pour des crimes de guerre avec une intention génocidaire déclarée.

L’antisémitisme est une partie douloureuse du passé et du présent de notre communauté. Nos familles ont échappé aux guerres, au harcèlement, aux pogroms et aux camps de concentration. Nous avons étudié les longues histoires de persécution et de violence contre les Juifs, et nous prenons au sérieux l’antisémitisme qui menace la sécurité des Juifs dans le monde. Ce mois d’octobre marquait le cinquième anniversaire de la pire attaque antisémite jamais commise aux États-Unis : les onze fidèles de Tree of Life – Or L’Simcha à Pittsburgh. qui ont été assassinés par un homme armé qui a épousé des théories du complot qui blâmaient les Juifs pour l’arrivée de migrants d’Amérique centrale et, ce faisant, déshumanisaient les deux groupes. Nous rejetons l’antisémitisme sous toutes ses formes, y compris lorsqu’il se fait passer pour une critique du sionisme ou de la politique d’Israël. Nous reconnaissons également que, comme l’a écrit le journaliste Peter Beinart en 2019, « l’antisionisme n’est pas intrinsèquement antisémite et prétend qu’il utilise la souffrance juive pour effacer l’expérience palestinienne ».

 

Nous trouvons cette tactique rhétorique contraire aux valeurs juives, qui nous apprennent à réparer le monde, à remettre en question l’autorité et à défendre les opprimés sur l’oppresseur. C’est précisément à cause de l’histoire douloureuse de l’antisémitisme et des leçons tirées des textes juifs que nous défendons la dignité et la souveraineté du peuple palestinien. Nous refusons le faux choix entre la sécurité juive et la liberté palestinienne, entre l’identité juive et la fin de l’oppression des Palestiniens. En fait, nous croyons que les droits des Juifs et des Palestiniens vont de pair. La sécurité de chaque peuple dépend de celle de l’autre. Nous ne sommes certainement pas les premiers à le dire, et nous admirons ceux qui ont modelé cette ligne de pensée à la suite de tant de violence.

Nous comprenons comment l’antisémitisme et la critique d’Israël ou du sionisme ont été confondus. Pendant des années, des dizaines de pays ont confirmé la définition de l’antisémitisme de l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste. La plupart de ses onze exemples d’antisémitisme concernent des commentaires sur l’État d’Israël, avec une certaine ouverture à l’interprétation suffisante pour limiter la portée de la critique acceptable. De plus, l’Anti-Defamation League classe l’antisionisme dans la catégorie de l’antisémitisme, malgré les doutes de beaucoup de ses propres experts. Ces définitions ont renforcé les relations du gouvernement israélien avec les forces politiques antisémites d’extrême droite, de la Hongrie à la Pologne, en passant par les États-Unis, mettant en danger les Juifs de la diaspora. Pour contrer ces définitions radicales, un groupe d’érudits de l’antisémitisme a publié la Déclaration de Jérusalem en 2020, offrant des lignes directrices plus spécifiques pour identifier l’antisémitisme et le distinguer des critiques et des débats autour d’Israël et du sionisme.

Les accusations d’antisémitisme à la moindre objection à la politique israélienne ont longtemps permis à Israël de maintenir un régime que les groupes de défense des droits de l’homme, les universitaires, les analystes juridiques et les organisations palestiniennes et israéliennes ont appelé apartheid. Ces accusations continuent de jeter un froid sur notre politique. Cela a signifié la répression politique à Gaza et en Cisjordanie, où le gouvernement israélien confond l’existence même du peuple palestinien avec la haine juive dans le monde entier. Dans sa propagande interne à ses propres citoyens et externe à l’Occident, le gouvernement israélien affirme que le grief palestinien ne concerne pas la terre, la mobilité, les droits ou la liberté, mais plutôt l’antisémitisme. Au cours des dernières semaines, les dirigeants israéliens ont continué d’instrumentaliser l’histoire des traumatismes juifs pour déshumaniser les Palestiniens. Pendant ce temps, les Israéliens sont arrêtés ou suspendus de leur emploi pour des publications sur les réseaux sociaux défendant Gaza. Les journalistes israéliens craignent des conséquences pour avoir critiqué leur gouvernement.

Qualifier toutes les critiques d’Israël d’antisémites confond également Israël et tout le peuple juif dans l’imagination populaire. Au cours des deux dernières semaines, nous avons vu des démocrates et des républicains garder l’identité juive sur la base du soutien à Israël. Une lettre vague signée par des dizaines de personnalités publiques et publiée le 23 octobre a confirmé le positionnement du président Biden en tant que défenseur du peuple juif sur la base de son soutien à Israël. Lorsque le 92NY a reporté un événement avec l’auteur Viet Thanh Nguyen, qui avait récemment signé une lettre appelant à la fin des attaques israéliennes contre Gaza, sa déclaration a commencé par mettre en avant son identité en tant qu’« institution juive ». Comme d’autres l’ont observé, les outils pour historiciser les attaques du 7 octobre sont considérés comme une répudiation de la souffrance juive plutôt que comme une nécessité pour comprendre et mettre fin à cette violence.

L’idée que toute critique d’Israël est antisémite étend une vue des Palestiniens, des Arabes et des musulmans comme intrinsèquement suspects; des agents de l’antisémitisme jusqu’à ce qu’ils disent explicitement le contraire. Depuis le 7 octobre, les journalistes palestiniens font face à une répression sans précédent. Un citoyen palestinien d’Israël a été licencié de son emploi dans un hôpital israélien pour une publication Facebook de 2022 qui citait le premier pilier de l’islam. Les dirigeants européens ont interdit les manifestations pro-palestiniennes et criminalisé l’affichage du drapeau palestinien. À Londres, un hôpital a récemment retiré des œuvres d’art d’enfants de Gaza après qu’un groupe pro-israélien a affirmé que cela avait fait en sorte que les patients juifs se sentaient « vulnérables, harcelés et victimisés ». D’une manière ou d’une autre, même les œuvres d’art d’enfants palestiniens étaient accompagnées d’une hallucination de violence.

Les dirigeants américains ont salué cette occasion de confondre davantage la sécurité juive avec un financement militaire incontestable et inébranlable pour Israël sans intention de faire la paix. Le 13 octobre, le Département d’État des États-Unis a fait circuler une note interne exhortant les fonctionnaires à ne pas utiliser le libellé « désescalade/cessez-le-feu », « mettre fin à la violence/à l’effusion de sang » ou « rétablir le calme ». Le 25 octobre, Biden a douté du nombre de morts palestiniens et l’a qualifié de « prix » de la guerre d’Israël. Une telle logique cruelle continuera de favoriser à la fois l’antisémitisme et l’islamophobie. Le département de la Sécurité intérieure se prépare à une augmentation prévue des crimes haineux contre les juifs et les musulmans — cela a déjà commencé.

Pour chacun d’entre nous, l’identité juive n’est pas une arme à utiliser dans une lutte pour le pouvoir étatiste, mais une source de sagesse générationnelle qui dit que la justice, la justice, vous devez poursuivre. Tzedek, tzedek, tirdof. Nous nous opposons à l’exploitation de notre douleur et au silence de nos alliés.

Nous appelons à un cessez-le-feu à Gaza, à une solution pour le retour en toute sécurité des otages à Gaza et des prisonniers palestiniens en Israël, et à la fin de l’occupation continue d’Israël. Nous appelons également les gouvernements et la société civile aux États-Unis et dans tout l’Occident à s’opposer à la répression du soutien à la Palestine.

Et nous refusons de permettre que des demandes aussi urgentes et nécessaires soient supprimées en notre nom. Lorsque nous disons plus jamais, nous le pensons.

WE ARE JEWISH WRITERS, artists, and activists who wish to disavow the widespread narrative that any criticism of Israel is inherently antisemitic. Israel and its defenders have long used this rhetorical tactic to shield Israel from accountability, dignify the US’s multibillion-dollar investment in Israel’s military, obscure the deadly reality of occupation, and deny Palestinian sovereignty. Now, this insidious gagging of free speech is being used to justify Israel’s ongoing military bombardment of Gaza and to silence criticism from the international community. 

We condemn the recent attacks on Israeli and Palestinian civilians and mourn such harrowing loss of life. In our grief, we are horrified to see the fight against antisemitism weaponized as a pretext for war crimes with stated genocidal intent.

Antisemitism is an excruciatingly painful part of our community’s past and present. Our families have escaped wars, harassment, pogroms, and concentration camps. We have studied the long histories of persecution and violence against Jews, and we take seriously the ongoing antisemitism that jeopardizes the safety of Jews around the world. This October just marked the five-year anniversary of the worst antisemitic attack ever committed in the United States: the eleven worshipers at Tree of Life – Or L’Simcha in Pittsburgh, who were murdered by a gunman who espoused conspiracy theories that blamed Jews for the arrival of Central American migrants, and in so doing, dehumanized both groups. We reject antisemitism in all its forms, including when it masquerades as criticism of Zionism or Israel’s policies. We also recognize that, as journalist Peter Beinart wrote in 2019, “Anti-Zionism is not inherently antisemitic—and claiming it is uses Jewish suffering to erase Palestinian experience.” 

We find this rhetorical tactic antithetical to Jewish values, which teach us to repair the world, question authority, and champion the oppressed over the oppressor. It is precisely because of the painful history of antisemitism and lessons of Jewish texts that we advocate for the dignity and sovereignty of the Palestinian people. We refuse the false choice between Jewish safety and Palestinian freedom; between Jewish identity and ending the oppression of Palestinians. In fact, we believe the rights of Jews and Palestinians go hand-in-hand. The safety of each people depends on the other’s. We are certainly not the first to say so, and we admire those who have modeled this line of thinking in the wake of so much violence. 

We understand how antisemitism and criticism of Israel or Zionism have been conflated. For years, dozens of countries have upheld the International Holocaust Remembrance Alliance’s working definition of antisemitism. Most of its eleven examples of antisemitism regard comments on the state of Israel, with some open to interpretation enough that they limit the scope of acceptable critique. What’s more, the Anti-Defamation League classifies Anti-Zionism as antisemitism, despite the misgivings of many of its own experts. These definitions have scaffolded the Israeli government’s deepening relationships with far-right, antisemitic political forces, from Hungary to Poland to the United States and beyond—endangering Jews in diaspora. To counter these sweeping definitions, a group of scholars of antisemitism published the Jerusalem Declaration in 2020, offering more specific guidelines for identifying antisemitism and distinguishing it from criticism and debate around Israel and Zionism. 

Accusations of antisemitism at the slightest objection to Israeli policy have long allowed Israel to uphold a regime that human rights groupsscholarslegal analysts, and Palestinian and Israeli organizations have called apartheid. These accusations continue to cast a chilling effect across our politics. This has meant political suppression in Gaza and the West Bank, where the Israeli government conflates the very existence of Palestinian people with Jew hatred the world over. In propaganda aimed internally at its own citizens and externally toward the West, the Israeli government asserts that Palestinian grievance is not about land, mobility, rights, or freedom, but instead, antisemitism. In the last weeks, Israeli leaders have continued to instrumentalize the history of Jewish trauma to dehumanize Palestinians. Meanwhile, Israelis are arrested or suspended from their jobs for social media posts defending Gaza. Israeli journalists fear consequences for criticizing their government.

Characterizing all critiques of Israel as antisemitic also conflates Israel and all Jewish people in the popular imagination. In the last two weeks, we’ve seen Democrats and Republicans alike gate-keep Jewish identity on the basis of support for Israel. A vague letter signed by dozens of public figures and published on October 23 parroted President Biden’s positioning of himself as an advocate for Jewish people based on his support for Israel. When the 92NY postponed an event with author Viet Thanh Nguyen, who had recently signed a letter calling for an end to Israel’s attacks on Gaza, its statement began by forefronting its identity as “a Jewish institution.” As others have observed, tools to historicize the October 7 attacks are seen as a repudiation of Jewish suffering rather than necessary to understand and end such violence. 

The idea that all criticism of Israel is antisemitic extends a view of Palestinians, Arabs, and Muslims as inherently suspect; agents of antisemitism until they explicitly say otherwise. Since October 7, Palestinian journalists have faced unprecedented suppression. A Palestinian citizen of Israel was fired from his job at an Israeli hospital for a Facebook post from 2022 that quoted the first pillar of Islam. European leaders have banned pro-Palestine protests and criminalized displays of the Palestinian flag. In London, a hospital recently took down artwork by children from Gaza after a pro-Israel group claimed it made Jewish patients feel “vulnerable, harassed and victimized.” Somehow, even artwork by Palestinian children was accompanied by a hallucination of violence. 

US leaders have welcomed this chance to further conflate Jewish safety with unquestioning, unwavering military funding for Israel with no intention of making peace. On October 13, the US State Department circulated an internal memo urging officials not to use the language of “de-escalation/ceasefire,” “end to violence/bloodshed,” or “restoring calm.” On October 25, Biden doubted the Palestinian death toll and called it the “price” of Israel’s war. Such cruel logic will continue to foster both antisemitism and Islamophobia. The Department of Homeland Security is preparing for an expected rise in hate crimes against both Jews and Muslims—it has already begun

For each of us, Jewish identity is not a weapon to wield in a fight for statist power but a fount of generational wisdom that says justice, justice, you shall pursueTzedek, tzedek, tirdof. We object to the exploitation of our pain and the silencing of our allies. 

We call for a ceasefire in Gaza, a solution for the safe return of the hostages in Gaza and Palestinian prisoners in Israel, and an end to Israel’s ongoing occupation. We also call on governments and civil society in the United States and across the West to stand up against the repression of support for Palestine. 

And we refuse to allow such urgent, necessary demands to be suppressed in our names. When we say never again, we mean it.

FREE merde encore

2 novembre 2023

Faisant partie des veinards qui peuvent voyager, je suis à nouveau aux US. Mais cette fois-ci, mon téléphone est totalement silencieux, avec mon abonnement FREE, impossible de me connecter à un quelconque réseau, ni voix, ni data. Jusqu’à présent, mon téléphone se connectait sur le réseau DATA et pas sur le réseau VOIX depuis que les US avaient fermé le réseau 3G. 

As one of the lucky ones who can travel, I am back in the US. But this time, my phone is completely silent, with my FREE subscription, impossible to connect to any network, neither voice, nor data. Until now, my phone was connected to the DATA network and not to the VOICE network since the US closed the 3G network. 

Furieux d’être obligé d’acheter une carte pré-payée pour mon séjour, j’ai à nouveau contacté le support FREE. Quelques manipulations proposées par mon interlocutrice montrent que ma carte SIM est incapable de se connecter à un réseau. Comme j’insiste sur le fait qu’avec la carte pré-payée mon téléphone fonctionne, l’interlocutrice effectue une recherche dans mon historique et constate que ma carte SIM FREE date de 2015 et donc qu’elle est incompatible avec une connexion initiale sur les réseaux 4G. Lorsque la 3G était disponible, la connexion se déroulait normalement, mon téléphone pouvait alors se connecter sur la 4G une fois la 3G validée. La solution devient évidente, il faut changer la carte SIM.

Furious to be forced to buy a prepaid card for my stay, I contacted FREE support again. Some manipulations proposed by my interlocutor show that my SIM card is unable to connect to a network. As I insist that with the prepaid card my phone works, the interlocutor searches my history and finds that my FREE SIM card dates from 2015 and therefore it is incompatible with an initial connection on 4G networks. When 3G was available, the connection was normal, my phone could then connect on 4G once 3G validated. The solution becomes obvious, it is necessary to change the SIM card.

Pourquoi lors de mes quatre précédents appels, cette solution ne m’a pas été proposée ?

Pourquoi m’impose-t-on une amende de 10€ pour obtenir une carte SIM compatible avec les services qui me sont facturés depuis plus de 8 années ?

Alors que FREE connaissait le problème, pourquoi n’ai-je jamais reçu des messages m’informant de l’obsolescence de ma carte SIM. Des relances auraient dû me parvenir jusqu’à ce que je la renouvelle.

Deux de mes amis qui, eux aussi, voyagent aux US sont dans une situation semblable, ils n’ont jamais été contactés. Je ne savais pas l’envoi de courriels si dispendieux.

Why was this solution not proposed to me in my previous four calls?

Why am I being fined 10€ to get a SIM card compatible with the services that I have been charged for more than 8 years?

While FREE knew the problem, why did I never receive messages informing me of the obsolescence of my SIM card. Reminders should have come to me until I renewed it.

Two of my friends who also travel to the US are in a similar situation, they have never been contacted. I didn’t know sending expensive emails.

L’Hydre relève la tête

1 novembre 2023

Le 30 novembre 2023, Chris Wray le directeur du FBI, a comparu devant la commission sénatoriale sur la Sécurité Intérieure sur les menaces sur la société US. Dans ce témoignage, il a fourni une information qui révèle l’état de la société US. 

Dans les recensements, les enquêteurs posent une question illégale en France, ils demandent à quel groupe religieux appartiennent les recensés. Lors de sa comparution, Christopher Wray a fourni l’information suivante : si aux US 2,5% de la population se déclare « Juive », les incidents raciaux antisémites représentent 65% des agressions raciales.

Depuis 1945, l’antisémitisme faisait profil bas. L’horreur que provoquait la Shoah avait interdit toute forme d’agression et même d’expression antisémite, au moins dans la sphère publique. L’hydre relève la tête, l’antisémitisme n’est plus frappé d’interdit. 

Le pire redevient possible.

On November 30, 2023, FBI Director Chris Wray appeared before the Senate Committee on Homeland Security on threats to US society.  In this testimony, he provided information that reveals the state of US society. 

In the censuses, the investigators ask a a question that cannot be legally asked in France, they ask which religious group the people interviewed belong to. At his appearance, Christopher Wray provided the following information: if in the US 2.5% of the population declares themselves « Jewish », anti-Semitic racial incidents represent 65% of racial assaults.

Since 1945, anti-Semitism has kept low profile, it had become politically unacceptable in the public sphere. The horror of the Holocaust had prohibited all forms of aggression and even anti-Semitic expression. Hydra raises its head, anti-Semitism is no longer forbidden. 

The worst becomes possible again.