Insaisissable Bureaucratie

24 octobre 2022

 

Entrer aux US reste une opération hasardeuse en ce qui concerne les prédictions de temps d’attente a l’immigration. Non seulement il faut disposer d’une autorisation d’entrée sur le territoire, Visa, ESTA, Carte Verte mais en plus, en fonction des atterrissages, les files d’attente varient de façon erratiques.

Pour entrer aux US, je dispose d’un Visa qui, a la différence de l’ESTA me donne un droit de séjour de 180 jours alors que l’ESTA n’en accorde que 90. Remarquons que ce traitement des entrées sur le territoire ne s’applique pas aux citoyens US qui peuvent entrer en Europe pour 90 jours sur la simple présentation d’un passeport valide. Pour des raisons de reciprocité, il serait normal que cela changeât.

Donc en ce 21 octobre 2022, je quitte Paris pour rejoindre Miami via Casablanca. Je vous passe les détails des différents enregistrements et, après une quinzaine d’heures, je me retrouve dans la file d’attente d’entrée sur le territoire US. Au vu de l’expérience des candidats, l’attente est estimée a une triplette d’heures. Mais si Madame Michu, croyez-moi si vous voulez affirme une jeune femme ayant déjà vécu cette situation, on en a bien pour au moins deux heures. Au vu des zigzags de la file, cette affirmation reste parfaitement crédible. La file avance lentement, mon dernier RER local est dans une heure et demi, je commence a serrer les fesses.

Soudain, Miracle, le service d’ordre double le nombre de postes de contrôle en ouvrant ceux réservés aux citoyens US. Le temps d’attente fond comme neige en Floride. En moins de 15 minutes je me retrouve en première ligne pour présenter mon passeport. Le Cerbère de l’immigration me fait signe pour traiter les formalités d’usage.

Afin de faciliter les relations avec ce genre d’individu qui dispose du droit de vie et mort sur mon séjour, je lui tend mon passeport ouvert a la page du visa, page qui au cote de la photo récapitule tout mon état civil. Cerbère prend le passeport, y jette un coup d’oeil distrait, me salue d’un inhabituel « Welcome Jean », sans même faire lire le précieux passeport par le terminal, y ajouter un coup de tampon. Il me le rend sans aucune question et me libère. Je fonce pour récupérer ma valise et attraper mon RER nomme ici TriRail.

Comme le disait si justement Pierre Desproges, « Etonnant, non ? » Serais-je entre pour la première fois aux US sans etre enregistre, disons a l’insu de mon plein gre ?

Entering the US remains a risky operation with regard to the predictions of wait times at immigration. Not only do you have to have an authorization to enter the territory, Visa, ESTA, Green Card, but also, depending on the landings, the waiting lines lengh vary erratically.

To enter the US, I have a Visa which, unlike the ESTA, gives me a right of residence of 180 days whereas the ESTA only grants 90. Note that this processing of entries into the territory does not apply to US citizens who can enter Europe for 90 days on the simple presentation of a valid passport. For reasons of reciprocity, it would be normal for this to change and impose on US citizens asimilar entry process.

So on October 21, 2022, I leave Paris to join Miami via Casablanca. To make a long story short, I will skip the various steps to get the boarding passes. After a fifteen hour travel, I run into the immigration processing line. Based on the candidates’ experience, the wait is estimated at a threefold number of hours. But if Ms. Michu, believe me, says a young woman who has been through this before, it will take at least two hours. In view of the zigzags in the queue, this statement remains perfectly credible. The line moves slowly, catching the last train to Fort Lauderdale seems to be a distant dream. Scared at the idea to hire a cab from Miami to Fort Lauderdale, such an operation drains your wallet.

Suddenly, Miracle, the Security doubles the number of checkpoints by opening those reserved to the US citizens. Wait time melts like snow in Florida. In less than 15 minutes I find myself on the front line to hand my passport to the Border Patrol. The Immigration Commissioner invites me to join him to process the usual formalities.

In order to facilitate relations with this kind of unpredictable agent who has the right of life and death on my stay, I give him my passport open to the page of the visa, which on top of my photo summarizes all my marital status. Cerbère takes the passport, glances at it distracted, greets me with an unusual « Welcome Jean », without even having the precious passport fed into the terminal, adding a stamp. He hands the passeport back without asking any questions. In 5 seconds flat I can run to the next stage, reunite with my suitcase and catch my train named TriRail.

As Pierre Desproges so rightly said, « Amazing, right? » Would I have entered the United States for the first time without being registered, let’s say without my full face?

Les différentes entrées et sorties du territoire US sont enregistrées dans une base de données, celle-ci génère, a la demande, un récapitulatif des mouvements poétiquement nomme I94W. Au vu de mon entrée décrite plus haut, je pensais en être exceptionnellement exempté. Donc, ce matin, j’interroge la base de donnes et vous présente le résultat.

Résultat qui prouve que je suis bien officiellement entré aux US. Il y aurait-il eu une transmission magique de documents car ce n’est pas lors de l’immigration que mon entrée aura ete enregistrée.

En fait, je pense tenir l’explication. Les US et leur bureaucratie invasive imposent aux différents organismes un transfert de charges. C’est a Paris que Royal Air Maroc s’est chargée d’enregistrer mon entrée sur le territoire US. Cette extra-territoriale entrée je l’avais déjà vécue lors d’un voyage Canada US ou l’immigration US avait valide a l’aéroport de Montreal.

Ce n’est pas encore cette fois que j’entrerai aux US de façon furtive.

The various entries and exits of the US territory are recorded in a database, which generates, upon request, a summary of movements poetically named I94W. In view of my entry described above, I thought I was exceptionally exempted. So, this morning, I’m interogating the database and above you can check the results.

So I’m officially in the States. There would have been a magical transmission of documents because it was not during immigration that my entry was recorded.

In fact, I think I’m holding the line. The U.S. and its invasive bureaucracy are shifting burdens on different agencies. It was in Paris that Royal Air Maroc took charge of registering my entry into the US territory. This extra-territorial entry I had already experienced it on a Canada US trip where US immigration had validated my entry while boarding the plane in Montreal.

This time I will not sneak into the United States.

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