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Voyage en Société

17 septembre 2022

 

Habituellement, lorsque je prends l’avion ou lorsque je reviens de voyage, mon moyen de transport préféré pour rejoindre ou quitter l’aéroport est le train. Sauf incident majeur, les durées de transport sont garanties, le coût minimal, j’habite à proximité d’une gare qui dessert les deux aéroports qui disposent d’une gare : une situation idéale aussi longtemps que tout se déroule comme prévu.

Sauf que parfois, la machine se grippe. Cette fois le grain de sable est une grêve du controle aérien.

Parti de Paris avec deux heures de retard, en attente de plan de vol, l’avion aura quitté Budapest avec trois heures de retard. Arrivée à Paris une fois le dernier train parti. Restait deux solution pour rentrer à la maison, le taxi ou les bus nocturnes. Le taxi étant rare et cher, il restait le bus.

Usually, when I get on a plane or when I come back from a trip, my favourite way to get to or from the airport is by train. Unless there is a major incident, transport times are guaranteed, the cost is minimal. As I live near a station that serves the two major Paris airports that have a station: an ideal situation as long as everything goes as planned.

Sometimes Murphy’s law strikes.
For my last trip, it was the case.
An air trafic controler strike created schedule havoc.

The plane left Paris two hours behind schedule. Waiting for a flight plan, the plane left Budapest three hours late. Once in Paris, after lugage delivery, the last train had left. There were two options for getting home, taxi or night buses. Taxis were rare and expensive, so there was still the bus.

Ascenceur, Niveau 5, miracle les bus attendent les voyageurs.

J’achète un ticket, 4€, pas de billet, juste un reçu, destination unique, la Gare de l’Est. Les voyageurs sont pour une moité des passagers d’avion, pour l’autre des employés ayant terminé leur journée. Tous silencieux, certains fatigués, d’autres clairement épuisés.

Il est près de 2 heures du matin, le bus ratisse la zone de fret, rejoint l’autoroute, récolte dans la zone industrielle de Saint Denis une brigade d’employés DHL tous noirs, passage par la porte de la Chapelle, quelques voyageurs embarquent, un court arrêt Gare du Nord, un unique taxi en maraude semble attendre le client, je choisis de rester dans le bus, enfin Gare de l’Est, tous descendent.

 

Elevator, Level 5, miracle buses are waiting for passengers.

I buy a ticket, 4€, no ticket, just a receipt, unique destination, the Gare de l’Est. Half of the passengers are air passengers, while the other half are employees who have completed their day. All silent, some tired, others clearly exhausted.

It’s almost 2:00 in the morning, the bus sweeps the cargo area, joins the highway, harvests in the industrial area of Saint Denis a brigade of DHL employees all black, passage through la Porte de la Chapelle to enter Paris, some travelers board, a short stop Gare du Nord, a single taxi seems to wait for the client, a risky choice, I choose to stay on the bus, finally Gare de l’Est, all get off.

Sorti du bus, ma valise à la main, je ne sais comment poursuivre mon voyage. Pas de taxis en vue, hors de propos de marcher jusqu’à la maison. Je me sens un rien perdu. 

Perdu, certes mais pas seul. La place devant la Gare de l’Est ressemble à un immense terminal où les bus, prêts à partir, attendent les voyageurs. De nombreux bus, oui, mais lequel. A proximité d’un îlot central, trois employés de la RATP discutent. Lorsque je les interroge sur le meilleur moyen de rejoindre Bourg la Reine, la réponse fuse, instantanée, prendre le bus N14, même trottoir à 50 mètres d’ici.

L’information est précise, il y a un arrêt marqué N14, j’y rejoins un Africain, ensemble, silencieusement nous attendons. Nous n’attendrons que 5 minutes, le bus se présente, afin de payer mon voyage, je signale au chauffeur que je n’ai pas de ticket. Avec l’amabilité d’une porte de prison, il m’informe qu’il n’en a pas non plus. Il est déjà 3 heures du matin, je ne vais pas négocier, sans titre de transport, je me prends place, debout, ma valise entre les jambes, calé contre une barre. Toutes les places assises du bus sont occupées, une jeune fille d’un groupe anglophone me propose sa place, je décline, les voyageurs sont plutôt jeunes, des deux sexes. Le chauffeur conduit son bus comme s’il courait le Paris Dakar, brutal. Chacun des voyageurs debout tente de garder son équilibre en s’agrippant aux poignées de barres disponibles.

Out of the bus, with my suitcase in my hand, I don’t know how to continue my journey. No cabs in vehicles, out of the question to walk home. I feel a little lost. 

Lost, of course, but not alone. The square in front of the Gare de l’Est looks like a huge terminal where buses, ready to go, wait for passengers. Many buses, yes, but which one. Near a central island, three RATP employees discuss. When I ask them about the best way to reach Bourg la Reine, the answer is instant, take the N14 bus, even on the sidewalk 50 metres from here.

The information is accurate, there is a stop marked N14, I join an African, together, silently we wait. We will only wait 5 minutes, the bus arrives, in order to pay for my trip, I tell the driver that I have no ticket. With the courtesy of a prison door, he informs me he doesn’t have one either. It’s already 3 o’clock in the morning, I’m not going to negotiate, without a ticket, I take my place, standing, my suitcase between my legs, set against a bar. All the seats of the bus are occupied, a young girl of an anglophone group offers me her place, I decline, the travelers are rather young, both sexes. The driver drives his bus as if he were running the brutal Paris Dakar. Each of the standing travelers tries to keep their balance by grasping the handles of available bars.

Les voyageurs montent et descendent du bus et alors que nous arrivons sur Châtelet, un groupe de contrôleurs de la RATP déguisés en Tortues Ninja bloquent les issues et demandent les billets. Chacun présente qui son passe Navigo, qui son ticket. Je me sens pris en faute, je n’ai pas de billet, pas de titre de transport, tout juste le reçu du premier bus.

The passengers get on and off the bus and as we arrive on Châtelet, a group of RATP controllers disguised as a DEA SWAT team block the exits and ask for the tickets. Each presents who his Navigo pass, who his ticket. I feel like I’m at fault, I don’t have a ticket, I don’t have a Pass, I don’t have any travel document, I just got the receipt from the first bus.

En désespoir de cause, afin de prouver ma bonne foi, je montre le reçu du premier bus prêt à lui expliquer que le chauffeur du second bus a refusé de me vendre un ticket. Le type sourit et à mon plus grand étonnement, avant même que je ne lui fournisse la moindre explication, passe au voyageur suivant.

Le reste du voyage sera consacré à surveiller le nom des prochaines stations. Non loin de ma destination, j’appuie sur le bouton de demande d’arrêt à la prochaine station que je pensais être la gare du RER à 500 mètres de la maison. Miracle, le bus me débarque à 50 mètres de chez moi.

Soulagé, je retrouve mon Nid d’Ecureuil. Il me faudra plus de deux heures pour sentir la pression retomber et m’endormir vers 5:30 du matin, fatigué comme après un vol transatlantique avec ses 6 heures de décalage pour rejoindre Susan.

In desperation, in order to prove my good faith, I show the receipt of the first bus ready to explain to him that the driver of the second bus refused to sell me a ticket. The guy smiles and to my astonishment, even before I give him the slightest explanation, moves on to the next traveller.

The rest of the trip will be spent monitoring the names of the next stations. Not far from my destination, I press the stop request button at the next station that I thought was the RER station 500 meters from the house. Miracle, the bus lands me 50 meters from my home.

Relieved, I find my Squirrel Nest. It will take me more than two hours to feel the pressure drop and fall asleep around 5:30 in the morning, tired as after a transatlantic flight with its 6 hours delay to reach Susan.

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